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20 janvier 2009 2 20 /01 /janvier /2009 00:25



Georges et René: le café trottoir:

-La bulle spéculative c'est quoi à ton avis?
- C'est une bulle où y a rien dedans... que du fric qu'existe pas. Tu crois que t'as 1 milliard de dollars, en fait t'as que ce que t’as investi sans plus. Tant que t'as pas retiré ton pognon de la banque, et ben t'as pas 1 milliard! Et encore faut que tu sois le premier à retirer ton pécule, parce que le deuxième il a plus rien, et je te parle pas du troisième…
- Oui mais à la radio y disent que 50 000 milliards de dollars se sont évaporés en bulle spéculative, ça fait beaucoup tout ça!

- Et ben c’est bien fait pour leur gueule !

- tu crois ? Ça touche tout de même toute la planète !

- Ouai ben si y z’avaient pas spéculé sur les fonds de placement au lieu de favoriser le travail, y z’auraient encore leur fric. C’est le syndrome de la baudruche tout ça !

- c’est quoi le syndrome de la baudruche ?

- ben c’est simple…toi t’es fabricant de ballons de baudruche…

- si je fabriquerais des ballons de baudruche je le saurais non ?

- on dit si je fabriquais…

- on dit quesqu’on veut !

- bref c’est un exemple, tu fabriques des ballons de baudruches et moi je te les achète.

- oui…

- je souffle dedans pour les gonfler et les faire grossir…

- oui mais là tu bosse… tu disais gagner du fric sans bosser!

- ben il en faut bien les gonfler non?…et ceux qui proposent les fonds y bossent bien…une fois gonflés à bloc, je vend les ballons !

- en fait tu vends du vent !

- voilà, t’as tout compris…et si par malheur le ballon éclate, t’as plus que l’enveloppe vide qui vaut même plus ce que je te l’ai payée…et tes yeux pour chialer la perte de ta fortune !

- et les banquiers dans tout ça ?

- les banquiers ? Des charlots ! Y sont toujours présents pour te signaler que t’es à découvert, mais c’est les premiers à dire: « faites ce que je dis, pas ce que je fais… », alors ils spéculent avec ton fric…

- moi j’en ai pas alors je risque rien !

- et le fric, au lieu de le placer intelligemment, ils le placent chez l’autre type…Madoff ou quet’ chose de ressemblant, et en plus ils placent ton fric dans un système qu’ils savent foireux parce que c’est la première chose que t’apprend à l’école des banquiers : ne jamais spéculer sur une système pyramidal…

- et c’est quoi ça le système des amygdales ?, c’est une maladie d’enfant ça ?, moi j’ai été opéré des am…

- non pas la maladie, la pyramide

- Comme celle de chéops ?

- ouai, en plus pire. Imagines qu'un banquier propose un investissement à 100 % d'intérêts : tu lui donnez 100 dollars, il t’en rend 200 en utilisant l'argent déposé par les clients suivants.

- et pourquoi tu parles en dollars alors que notre monnaie c’est l’euro ?

- ben c’est pasque ça fait  plus professionnel… Le système est viable tant que la clientèle afflue, mais le jour où y a plus de nouveaux clients, et ben la bulle éclate : tous les derniers investisseurs sont spoliés. Sont gagnants ceux qui ont quitté le navire à temps et, surtout, le banquier.

- ouai, mais là les banquiers y z’ont aussi perdus !

- pasqu’ils faisaient partie des clients, ils ont cru être plus malin que tout le monde…

- et ben ils se sont plantés comme des serpillières mouillées…

- ça veut dire quoi, serpillières mouillées ?

- rien et en France ?

- en France quoi ?

- Ben les répercutions de l’affaire Madoff…

- ho !...d’après le gouvernement…c’est comme le nuage de Tchernobyle. On n’est pas touché…

- ah ! Ça s’est arrêté aux frontières ?

- comme d’habitude, on a les frontières les plus imperméables du monde,

- je crois qu’on vit au paradis

- pas sur !...

 


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- wikipedia: économie

-argent a gagner: arnaques

- Des voleurs donnent une petite lecon a Madoff





                            LeMonde.fr


Depuis le 20 janvier, les actions en nom collectif se succèdent aux Etats-Unis contre Ernst & Young (E & Y), PriceWaterhouseCoopers (PwC) et KPMG. Ces cabinets d'audit internationaux sont accusés d'avoir certifié sans ciller les comptes de sicav et fonds communs de placement qui ont alimenté les sociétés de Bernard Madoff, lui permettant ainsi de monter une escroquerie culminant sans doute aux environs de 50 milliards de dollars (38,8 milliards d'euros). En France, Isabelle Wekstein, associée de WAN Avocats, semble être la première à assigner solidairement Ernst & Young et UBS, le premier ayant certifié "sincères" les comptes de LuxAlpha, la sicav de la banque suisse.

Sur le même sujet

 

Les faits Madoff : la liste des victimes directes rendue publique

Tous les clients floués qui portent plainte aujourd'hui affirment avoir fait confiance au label de qualité incarné par ces grands noms de l'audit et de l'expertise comptable.

KPMG certifiait les comptes de Tremont Group, qui a perdu 2,37 milliards de dollars dans le scandale ; Ernst & Young auditait les sicav Luxalpha et Luxinvest (UBS, 1,3 milliard et 600 millions d'euros), mais aussi Herald Asset Management (Bank Medici, 2,5 milliards de dollars), ainsi que deux autres fonds encore, dont l'un de 870 millions d'euros monté par Unicredit, une filiale de Medici. PriceWaterhouseCoopers, enfin, auditait Fairfield Sentry (7,3 milliards de dollars), Thema (HSBC, 700 millions d'euros) et Optimal (Banco Santander, 2,3 milliards d'euros).

Rien qu'en Europe, une quinzaine de milliards d'euros au moins semblent avoir été siphonnés à partir d'instruments de placement collectif tous audités et certifiés par ces éminents cabinets internationaux.

Prétextant les actions judiciaires en cours, tous ont refusé de répondre aux questions du Monde. Ils devront donc répondre aux questions des avocats qui les poussent désormais vigoureusement devant les tribunaux.

Isabelle Wekstein vient ainsi de demander à Ernst & Young de répondre par écrit à une série de questions qui passent au crible la nature du service d'audit qu'ils ont vendu - fort cher - aux investisseurs de la sicav Luxalpha.

Bon nombre de ces interrogations portent sur le fait de savoir si l'auditeur était informé de l'existence d'un "sous-dépositaire". En droit européen, une banque à qui un client confie des fonds est dite "dépositaire".

A ce titre, elle est responsable des fonds, même si elle les redirige vers un "sous-dépositaire". Etant donné que le prospectus de la sicav Luxalpha ne mentionne nulle part une redirection des fonds vers un tiers, WAN demande à Ernst & Young s'il a réalisé "l'existence d'un sous-dépositaire", en l'occurrence Bernard Madoff ?

Les avocats estiment que Ernst & Young ne pouvait ignorer "l'existence de ce sous-dépositaire à qui la gestion était exclusivement déléguée". Il ne pouvait par conséquent ignorer "l'extension de (sa) mission à son égard". Sous-entendu : pourquoi n'avez vous pas audité les comptes de Bernard Madoff lui-même ?

Nombre de questions portent aussi sur les contrôles : "Quelle appréciation avez-vous porté sur la conception des contrôles mis en place par Luxalpha et destinés à prévenir les fraudes ?" "Comment avez-vous vérifié l'effectivité de ces contrôles ?" Concernant la stratégie de gestion, E & Y savait-il "qu'elle était en bonne partie" décidée par

Madoff ?

L'expertise comptable étant affaire d'outils informatiques, WAN demande si "le système comptable (de Luxalpha) était adapté au type d'investissements souscrits", "si les liens informatiques entre l'UBS et Madoff ont été vérifiés" et si des "lacunes" ont été détectées.

La question la plus dérangeante étant de savoir si E & Y s'est assuré de "l'existence même des actifs" de la sicav Luxalpha.

Yves Mamou

Le Monde.fr
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